OASIS a pour objectif de développer une stratégie de surveillance de l'antibiorésistance (AMR) dans le contexte One Health, applicable dans les pays à revenus élevés, moyens ou faibles. La stratégie proposée remet en question la dépendance à l'égard de la surveillance de l'AMR par les laboratoires pour atteindre les objectifs du Plan d'Action Global sur l'AMR .
L'usage inapproprié des antibiotiques est un facteur déterminant de l'AMR. Les programmes de gestion de l'utilisation des antibiotiques cherchent à réduire les usages inappropriés en incitant à l'adoption d'une approche basée sur les preuves pour la prescription des antibiotiques. La connaissance de la prévalence de l'AMR est centrale pour cette méthode, et donc pour la conception et l'implémentation de programmes de gestion de l'utilisation des antibiotiques. Les estimations de prévalence de l'AMR chez les humains comme chez les animaux présentent les mêmes défauts : un biais de sélection dans les échantillons soumis aux tests d'efficacité des antibiotiques, et une absence d'informations pertinentes au niveau local car les données sont agrégées au niveau national ou régional. La base de preuves nécessaire a besoin d'études de prévalence de l'AMR sur des populations. Toutefois, les études traditionnelles sont coûteuses en temps et en moyens, et elles ne permettent pas d'identifier les variations locales de la prévalence de l'AMR en raison des limitations en matière de taille d'échantillon.
OASIS, plutôt que de recourir à l'approche traditionnelle consistant à estimer la prévalence de l'AMR puis à classer les populations ou les lieux comme ayant une prévalence « élevée » ou « basse » d'AMR, met en application la méthode d'échantillonnage Lot Quality Assurance Sampling (LQAS). Cette méthode fonctionne avec des échantillons de taille plus réduite, et se trouve parfaitement adaptée pour une surveillance de l'AMR basée sur la population.
Le projet valide pour la première fois l'approche de la surveillance de l'AMR basée sur la méthode LQAS par rapport aux études d'AMR classiques dans le domaine vétérinaire. Il fournit en outre la preuve que l'agrégation des résultats LQAS (qui sont constitués d'un ensemble de classifications « élevée » ou « basse ») peut servir d'estimation valide des résultats d'une étude de prévalence conventionnelle de l'AMR (qui sont des estimations de prévalence). C'est notamment cette étape de validation qui va faire de la surveillance de l'AMR basée sur la méthode LQAS une stratégie attractive pour le secteur de la santé et pour les responsables politiques, car les résultats basés sur LQAS fournissent les preuves locales nécessaires pour adapter les traitements antibiotiques, tandis que l'agrégation de ces résultats sous forme d'estimation conventionnelle de prévalence de l'AMR offre aux responsables politiques un outil de mesure de l'impact des actions entreprises pour réduire la prévalence de l'AMR aux niveaux local, régional ou national
La partie recherche de l'implémentation d'OASIS fait participer des parties-prenantes spécialisées tout au long du projet afin d'optimiser l'utilisation des connaissances, et de faciliter la traduction des résultats en politiques concrètes.